
Français
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Comme nous l’avons déjà dit ailleurs, lorsqu’un élève arrive au Lycée et rentre dans une école française avec tout ce que cela implique: sa méthodologie, sa langue, ses matières, ses valeurs… L’enseignement du français dispensé au Lycée permet d’entrer de plain-pied dans la langue et d’y gagner insensiblement, de la maternelle à la terminale, une maîtrise qu’on ne se procure guère plus tard qu’aux prix de grands efforts.
Tous les aspects sont pris en compte dès le départ (compréhension et expression orales puis compréhension et expression écrites), en suivant bien sûr les jalons posés par les programmes français et par le socle commun de connaissances et de compétences, mais aussi en apportant tous les aménagements nécessaires à ceux dont le français n’est pas la langue maternelle.
Le soin de transmettre le français est partagé par toutes les disciplines, des lettres aux sciences et des arts au sport, à l’écrit et à l’oral, et par tous les membres de la communauté éducative, dans la classe ou dans la cour.
Même l’étude des autres langues (espagnol, anglais, allemand, catalan, latin), par la vertu de comparaisons constantes entre les moyens d’expression propres à chacune, bénéficie à son apprentissage ; et la pratique du théâtre, en faisant vivre sur scène un personnage dans ses mots et ses silences, peut jouer un rôle décisif dans son appropriation créative.
Dès son entrée au Lycée français, l’enfant est enveloppé dans une langue qu’il apprivoise, s’approprie et qui devient, si elle n’est pas sa langue maternelle, sa langue seconde – langue d’enseignement, de culture, dont il pourra faire, dont il fera sans doute, une langue d’études, de travail ou d’amitiés.
Certes, la francophonie compte 115 millions de locuteurs natifs et 72 millions de locuteurs partiels sur les cinq continents ; le français est langue officielle à l’ONU, à la Commission européenne et aux Jeux Olympiques, langue officielle dans 29 pays et 12 entités dépendantes, et couramment parlée sans être officielle dans sept autres États (Algérie, Maroc, Tunisie, Liban, Mauritanie, Maurice, Andorre) ; mais le choix du français ne peut répondre à un simple calcul d’opportunité ou d’intérêt.
Car le français est d’abord une grande langue de culture – une langue qui ne peut jamais se contenter d’être apprise comme un outil de communication; langue des élites européennes au moyen-âge (moment auquel il influence fortement l’anglais qui lui doit entre 30 et 60% de son lexique), au siècle de Louis XIV, lors des Lumières, présente sur tous les continents depuis le XIXe s., sa fécondité n’est pas limitée aux époque passées.
Comme toute autre langue, le français véhicule une vision du monde: on associe traditionnellement la langue de Molière, de Voltaire et de Victor Hugo, aux exigences de rigueur et de clarté, à l’esprit critique, à tous les combats qui poursuivent 1789.
Pour un hispanophone, le français est aussi une langue sœur, à la fois différente et étrangement proche: la pratique d’une autre langue romane (à plus forte raison si elle est complétée par l’apprentissage du catalan et par l’étude du latin) lui donne aussi la clef de toute la famille romane, qui compte 900 millions de locuteurs natifs à travers le monde – deuxième groupe après le mandarin.