
Histoire
/ Qui sommes-nous?
L’histoire, pour le moins singulière, du Lycée a connu deux grandes périodes nettement différenciées. La première phase correspond à la gestation laborieuse, liée à un contexte difficile qui débouche sur la naissance d’une École française embryonnaire marquée de l’empreinte « pied-noir », notamment de son esprit pionnier.
À l’été 1962, suite à l’indépendance de l’Algérie, quelques milliers de français, souvent d’origines espagnoles, s’installent à Alicante dans des conditions difficiles inhérentes à un exil forcé. Ils doivent faire face à plusieurs urgences dont celle de scolariser leurs enfants.
Grâce à la détermination de quelques-uns, au premier rang desquels Fernand Féral, mécène opiniâtre et autoritaire, secondé par Geneviève Guérin sur le plan pédagogique, naquit une école privée aux installations de fortune (la « Nouvelle École française ») dans un appartement de la calle San Vicente.
Vaille que vaille, avec la bienveillance des autorités espagnoles et en dépit du scepticisme des autorités françaises mais aussi malgré les dissensions et les polémiques internes, l’école prospéra et se délocalisa dans une villa de Vistahermosa en septembre 1965.
Ces premières années furent, à l’évidence, les plus difficiles, les plus incertaines. Salaires variables et aléatoires, difficultés de recrutement, situation financière épineuse et précaire rendaient l’avenir plus qu’incertain. Il fallut donc toute la constance, la ténacité, l’esprit de solidarité voire de sacrifice du personnel pour que « l’aventure » se poursuive.
L’Établissement passa sous la direction de Carlos Pradel qui confirma dans leur fonction de directeur pédagogique Geneviève Guérin pour l’enseignement primaire et Manuel Garcia recruté dès 1964, pour le secondaire. Promoteur influent et investisseur avisé, Carlos Pradel s’engagea, en 1970, dans la construction d’un immeuble édifié dans l’avenida de la Albufereta pour répondre à la demande éducative croissante, en particulier de la part des parents espagnols.
En effet, de multiples raisons motivaient les familles: la reconnaissance de l’Établissement par les autorités éducatives espagnoles, le bilinguisme, la laïcité, la mixité et le prestige de l’enseignement français.
1972 marque le début de la seconde étape caractérisée par la prise en charge de l`Établissement, par la Mission laïque française (la M.L.F) qui s’accompagnera d’une « normalisation » progressive.
En effet, la tutelle de la M.L.F apportait un label de qualité, une validation pédagogique inscrite dans un encadrement administratif et financier. Les années 80 accentueront cette évolution salutaire. Sérénité et optimisme sont alors de mise. Cette période d’embellie apparaît comme favorable dans nombreux domaines.
Elle correspond à des avancées sensibles : davantage d’élèves et donc plus d’enseignants, mise en place d’instances consultatives et de concertation, avec en point d’orgue la signature de la Convention avec l’Agence pour l’enseignement français à l’étranger (A.E.F.E.).
À l’évidence, bénéficiant d’un contexte favorable à de nombreux égards, le Lycée a bien traversé cette période de croissance pour atteindre sa maturité. Cette lente mutation s’est accompagnée, par ailleurs, de la perte progressive de son identité singulière. Avec le départ de la génération pionnière d’enseignants et le nombre accru de parents espagnols, le caractère « pied-noir » et familial de l’Établissement s’est estompé pour disparaître lors des années 90.
Au début de cette même décennie le Lycée se trouve confronté à une crise de croissance qui impose sa délocalisation. Commence alors un long épisode où espoirs et déceptions vont se succéder. C’est le retour du temps des incertitudes mais une nouvelle fois volontarisme et détermination l’emportent, l’Établissement actuel ouvre ses portes à la rentrée de septembre 2005.
Aujourd’hui, direction, enseignants, élèves et parents se sont approprié les nouvelles installations. Le Lycée demeure un lieu de transmission de valeurs, de savoirs, mais il a aussi d’autres défis à relever. Au maintien depuis sa création du label d’excellence, s’ajoutent la constante capacité d’adaptation dont l’établissement doit faire preuve et la nécessaire ouverture sur les partenaires alicantins (municipalités, lycées, Université…).
À l’évidence, les cinq décennies de vie du Lycée ont été jalonnées par de nombreuses difficultés, son histoire, à l’exception des années 80, n’a jamais été simple mais nombre d’écueils ont été évités. Après la reconnaissance officielle qui a assuré sa survie à ses débuts, le Lycée démontre sa raison d’être au quotidien et à long terme.
En effet, rien n’est définitivement acquis, à l’instar des pionniers des années 60, il reste donc aux femmes et aux hommes d’aujourd’hui et de demain à relever les défis qui les attendent. Cette entreprise enthousiasmante mobilise aujourd’hui et pour demain l’ensemble de la communauté éducative attachée aux valeurs de la Mission Laïque Française et de la République Française.
Francis Massuet, professeur d’Histoire-Géographie. Janvier 2013.
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(Publié en 2012)